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LARVATUS PRODEO
En hommage à Jacques Prévert, j’écris en vers ; comme on écrit contre tous ; comme on écrit en vain, comme on est en sang, comme on donne en mille ce qu’on reçoit d’un seul ; j’écris comme on en voit en –ture automatique, d’une main, comme on va et vient, comme on éclaire la table où gisent les cartes, comme on flambe quand on s’enflamme comme on s’allume en un éclair, j’écris comme un interrupteur de lumière. Je ne fais pas semblant ! Mais avec tout un jeu de mots noirs… Je fais partie du clandestin. Je voudrais être le clown qui danse sur la peau d’éléphant qui recouvre mon cœur… mais …j’écris au coin, au bas de la vie ; sur l’écorce du monde, à genoux, à cheville ; je fais de chaque mur un Lascaux du Verbe ; mais je ne touche pas au visage des choses : je leur vise le ventre. J’écris au flanc, comme on se couche dans la tranchée où se cassent les pipes ; au milieu du plus beau des sangs désespérés parmi les hécatombes, pendant que tourne, accroché à sa queue, inutilement le monde, que l’enfant retourne, incrédule, l’image des guerriers, je m’emballe, moi… Je mâche les mots de la mort, mué à l’écoute, collé aux membranes, dans les signaux hurlants de la folie humaine ; et si je peux je danse. Je parle de notre régression avec les mots qui restent. J’écris dans la stupeur, voisin de l’imbécillité, non loin du zéro du cœur, le plus près que je peux de la ligne imaginaire, pour ne pas laisser le bonheur en paix. J’écris dans l’invasion, sous l’empire de la chute, avec la patience des ruines, contre la rouille de l’insomnie, pour me démettre de mon pouvoir liquide, j’écris pour me taire. |
Philippe Léotard a écrit: |
j’écris pour me taire |
Citation: |
mais je trouve son texte assez c**....sans intérêt...à mon avis les gens n'achètent que pour le nom de l'auteur...
parce qu'apprécier un auteur qui écrit ainsi, c'est absolument honteux pour la littérature et même pour la culture française ! ses phrases sont lourdes, sans sens profond, le style est moche..; ce qu'il veut signifier est intéressant, beau, actuel, important...mais il plombe un thème qui devrait planer symboliquement dans chacune des nos têtes, arriver par l'oreille, puis repartir par la bouche et le coeur ! rien qu'en disant ça j'ecris mieux que lui tu remercieras le posteur de ma part en lui disant que la ***** de Léotard, en révoltant un copain, lui a quand même donné un sujet d'écriture ! |
Pascal Jankowski a écrit: |
Vous me donnez presque envie d'en poster plusieurs autres, mais je crois que je vais m'abstenir. |
Citation: |
SUAVE MARI MAGNO
Monsieur le Vice-Consul de France à la Plata Ne pourra qu’en mourir, dès ce soir, Et pourtant, il avait voulu vivre Un jour éperdument Même jusqu’au tourment tout cet amour perdu. Jusqu’au sang ses voluptés mortes Mais il avait fermé la porte Déjà machinalement ivre. Pour qu’enfin son corps se délivre D’un cœur machinalement mort Au bord d’un fleuve Appelé « Tigre ». Il est doux, quand la mer est haute De mesurer son âge De contempler, serein, Du bateau qui fait naufrage, Les corps qui bronzent sur la plage. Et tout avec elle est parti pour partir, et l’exil N’est plus un voyage On pourra plus jamais le croire que c’est demain Qu’on pourra revoir son visage Ses yeux, son ventre, ses mains Toucher sa peau vivante et nue sous le parfum. Disparu de la fleur sauvage Enfoui Dans le silence Du rêve argentin. Il est doux quand la fin est sûre De serrer dans ses mains Les fleurs que l’on emporte Pour que survive, incertain L’amer plaisir de la blessure. Monsieur le Vice-Consul de France à la Plata Lava ses yeux, ses mains, lava ses gants. Quand il eut l’idée, brûlante et brève, Qu’on ne peut pas mourir pour soi. Ni pour l’autre être un désert Alors il prit son révolver Etreignit la robe de soie abandonnée et Déjà vide Maintenant que la terre entière n’était plus Pour toujours et pour lui Que la Patagonie du cœur. Et sa tête Eclata Sous la beauté des balles Pour que soit criblée d’étoiles… … La peau de la nuit. Et enfin saigne aussi Le cœur d’Amélie. Il est doux, quand l’amour est mort De rester dans l’orage De perdre corps et biens De laisser longtemps le remords Au cœur de celui qui surnage. |
pgibone a écrit: |
... pas de doute je suis parti avec lui |
Citation: |
DROLE DE CAROLINE
Un soir, celle que j’ai croisée n’était pas vraiment une louve, mais plutôt une femme-loup, au cœur mordu, aux yeux brisés, qui me prit comme un dieu tombé cherchant un ventre qui le couvre ; comme on veut qu’une fille s’ouvre et rende au corps ce qui le trouble ; au moment qu’on n’est plus fidèle qu’à la dernière rencontrée. Une femme !... n’importe laquelle, Qui tienne encore la nuit couchée, Et pour qui on sera, suant et blême, Au matin, la pute de soi-même. Ma drôle de Valentine, ma copine de famine, ma camarade des rades où on mangeait des briques à la vrai « sauce caillou», qui avait le goût amer… de ce qu’on va trop aimer… Tous les deux loin des nôtres, sous le volcan des autres… Je me souviens j’étais fou ; D’ailleurs je me souviens de tout. Qu’on s’aimait surtout. Fatalement défaits de nous tout d’un coup on coupait à tout, on voyait scintiller au bout l’extrémité intime en nous. Toi, amère, magique et louche, tu avais un goût d’acier tendre ; moi un flingue froid dans la bouche. Suffit de pas tirer pour s’entendre, suffit de frotter pour apprendre l’amour et ses millions de couches… On s’est couchés pour se comprendre De la terre au ciel, du cœur au ventre ; si on peut dire : « l’amour toujours », on peut baiser l’éternité. Ma drôle de Caroline, ma victoire et ma ruine, mon amie de la nuit, mon intime ennemie au regard étoilé ; ma source au goût amer, ma vie vue de la mer, mon inverse astronaute sous le volcan des autres… Je me souviens j’étais fous ; d’ailleurs je me souviens de tout… Qu’on s’aimait surtout. Ce que dévorait ma paresse tu me l’as pris pour me l’offrir, me donner le don de souffrir ; tu m’as forcé à la faiblesse d’aimer l’amour à en mourir, sous tes douloureuses caresses, la cruauté de ta tendresse… et tu endormais le sommeil, et ru réchauffais le soleil, et tu m’apprenais par cœur l’oubli. Lequel de nous deux s’est enfui de l’autre lorsque j’ai compris qu’il faut d’abord s’aimer soi-même pour faire l’amour à la vie ? Ma drôle de cocaïne, ma pensée, ma blessure, mon absente qui dure endormie sous les ruines des rêves réservés… Ma rose, mon épine et mon intense amour ; mon cœur gros, mon cœur lourd, de tant de temps passé je n’ai rien déserté. Je me souviens de tout, tu sais, surtout qu’on s’aimait. |
pgibone a écrit: |
J'avoue ne pas avoir été transporté par le premier texte (à part le dernier vers), mais là : pas de doute je suis parti avec lui |
Citation: |
au moment qu’on n’est plus fidèle
qu’à la dernière rencontrée |
pgibone a écrit: |
J'avoue ne pas avoir été transporté par le premier texte (à part le dernier vers), mais là : pas de doute je suis parti avec lui |
Erwy a écrit: |
edit:le troisième vient d'être posté et confirme mon idée precedente.Je comprends mieux l'estime qu'on n'a pu lui porter. |
Citation: |
au moment qu’on n’est plus fidèle
qu’à la dernière rencontrée |
Trap D a écrit: |
Euh, aurais-tu écrit le contraire de ce que tu penses par hasard (ou précise ta pensée) ? |
Trap D a écrit: | ||
Bizarre pgibone,
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Francis Cabrel a écrit: |
Finis les matins paupières en panne,
Lourdes comme les bouteilles de butane, |
Erwy a écrit: |
Je comprends mieux l'estime qu'on n'a pu lui porter. |
Citation: |
Je comprends mieux l'estime qu'on n'ait pu lui porter. |
Citation: |
Je comprends mieux l'estime qu'on a pu lui porter |
sylvain_2020 a écrit: |
Bref, tout ceci est un peu hors sujet mais je ne suis pas tout a fait mecontent de faire entree boiteuse dans la taverne |
Erwy a écrit: |
PS:conseil amical aux nouveaux>>Attention je crains d'être pris dans les jours prochains par une véritable obsession de correcteur orthographique et grammaticale à votre encontre |
sylvain_2020 a écrit: |
Je n'aimerais pas etre a leur place ... |
Erwy a écrit: | ||
Je n'aimerais pas être à leur place ... |
Citation: |
éèçàùäëüïöÿâêûîô |
Trap D a écrit: | ||
pour Sylvain_2020
C'est rien, ça fait plaisir |
Erwy a écrit: |
Attention je crains d'être pris dans les jours prochains par une véritable obsession de correcteur orthographique et grammaticale à votre encontre |
pgibone a écrit: |
Si tu regardes le profil de Sylvain_2020, tu verras qu'il est à Mexico, tu devrais lui envoyer quelques accents, il doit en manquer là-bas |
Pascal Jankowski a écrit: |
Pourquoi ne pas proposer cette précieuse ressource aux rédacteurs de dvp.com ? "faut pas gâcher..." |
Endeavour a écrit: |
ces textes ne me deplaisent pas, et je pense mm que c'est pire, ils me laissent indifférente... |
pharaonix a écrit: |
moi jdis, vive la taverne, on s'y sent plus intelligent |
Trap D a écrit: |
Je crois qu'on gagnerait beaucoup à écouter ces poèmes, j'ai entendu quelques fois Léotard à la radio et je sais qu'alors il retenait mon attention. Je me demande si je ne vais pas essayer de trouver le CD. |
Citation: |
C'est pour cela que j'aime les polonaises pas uniquement pour la cerise. |
pgibone a écrit: |
... aller au delà d'une apparence est toujours récompensé. |
pgibone a écrit: |
aller au delà d'une apparence est toujours récompensé. |
Trap D a écrit: | ||
pour Sylvain_2020
C'est rien, ça fait plaisir |
Endeavour a écrit: |
Parfois il vaudrait mieux se contenter d'un regard a un gateau d'apparence magnifique que de gouter et de d'apercevoir qu'il n'est pas aussi bon qu'il y parait... |
Endeavour a écrit: |
Mais d'aucun diront qu'il vaut mieux gouter et savoir que de rester sur sa faim... |
pgibone a écrit: |
Un détail, j'ai bien écrit : au delà d'une apparence et non des apparences. |
pgibone a écrit: |
Quant au gâteau un peu moins beau mais délicieux, quel plaisir de voir la tête de ceux qui l'ont dédaigné quand ils voient l'expression extatique de celui qui l'a goûté. Si tu as une autre analogie en tête, .... moi aussi ! |
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